La démarche de Valérie Yapo, ancienne déléguée départementale du PDCI-RDA à Akoupé, soulève des interrogations quant à sa stratégie et aux implications pour le parti.
Analyse critique de la position de Valérie Yapo
Initialement sanctionnée par le PDCI-RDA, elle avait saisi la justice pour demander sa réintégration et l'annulation de sa suspension. Cette démarche s'inscrivait dans une volonté de contester une décision interne du parti qu'elle jugeait arbitraire.
Cependant, après que Tidjane Thiam, le Président du parti a levé les sanctions pesant sur certains militants, dont potentiellement la sienne, on aurait pu s'attendre à ce qu'elle retire sa plainte, celle-ci devenant sans objet. Or, au lieu de cela, elle a modifié sa requête, exigeant désormais l'annulation de l'élection de Thiam, l'invalidation de tous ses actes et la mise sous tutelle du PDCI-RDA.
Évolution stratégique ou instrumentalisation judiciaire ?
1. Changement d'objectif
Ce revirement suggère que sa plainte initiale n'était peut-être qu'un prétexte pour une contestation plus large de la direction du parti.
En passant d'une demande individuelle (sa réintégration) à une requête globale (annulation du leadership de Thiam), elle manifeste une opposition plus fondamentale.
2. Un conflit interne qui prend une tournure judiciaire
Son action met en évidence les tensions persistantes au sein du PDCI-RDA, où certains cadres contestent encore le leadership de Tidjane Thiam.
Plutôt que de chercher une solution interne au sein des organes du parti, elle préfère s'en remettre à la justice, ce qui peut être perçu comme une tentative d'affaiblissement de la direction actuelle.
3. La question de la légitimité de l'intervention judiciaire
La justice peut-elle arbitrer un conflit interne à un parti politique au point d'envisager une mise sous tutelle ?
Si l'on considère que les partis politiques sont des associations régies par leurs statuts, l'intervention d'un tribunal dans leur gestion pose un débat sur la séparation entre le judiciaire et la politique. Cette situation met en lumière la fragilité des partis politiques ivoiriens, où les conflits internes sont parfois exacerbés par l'intervention judiciaire, et soulève des interrogations sur l'équilibre entre autonomie interne et le recours à la justice.
Conclusion
L'attitude de Valérie Yapo pourrait être perçue comme une tentative d'instrumentalisation de la justice pour des motivations politiques. Son insistance à poursuivre l'affaire, malgré la levée des sanctions, montre que son objectif dépasse largement son cas personnel. Cette situation illustre une lutte de pouvoir interne qui pourrait affaiblir davantage le PDCI-RDA à un moment où le parti cherche à se réorganiser sous la présidence de Tidjane Thiam.
source : IVOIRTV.NET | auteur : NKS