Depuis Paris, où il séjourne depuis plusieurs semaines, Tidjane Thiam a frappé fort. Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) s'est invité à distance au premier grand meeting de la Coalition pour l'alternance pacifique en Côte d'Ivoire (Cap-CI), tenu ce samedi 31 mai 2025, à la place Ficgayo à Yopougon. Pour Tidjane Thiam, "il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots ». Car ils veulent voter, choisir, construire l'avenir de la Côte d'Ivoire.
"Il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots." La phrase, devenue immédiatement virale sur les réseaux sociaux, résume le ton de l'intervention du candidat déclaré à la présidentielle de 2025. Dans un discours engagé et sans détour, Tidjane Thiam a dénoncé les obstacles posés à la participation électorale et plaidé pour une révision inclusive et transparente de la liste électorale.
"Des centaines de milliers d'Ivoiriennes et d'Ivoiriens ont dépensé de l'argent pour obtenir leurs pièces, dans l'espoir de voter. Aujourd'hui, on tente d'empêcher ces citoyens engagés d'exercer leur droit fondamental", a-t-il regretté, appelant à renforcer le processus d'enrôlement.
Le message est clair : pour Tidjane Thiam, la démocratie ivoirienne est en péril si l'on continue de multiplier les "manoeuvres d'exclusion" et les "discours qui infantilisent le peuple". Il a également critiqué ce qu'il considère comme une instrumentalisation de la justice et de l'administration à des fins politiques.
Un retour sur les attaques contre sa nationalité
La participation de Tidjane Thiam à la présidentielle fait l'objet d'un débat houleux, notamment autour de sa nationalité. Certains de ses détracteurs affirment qu'il aurait perdu sa citoyenneté ivoirienne depuis 1987. Une accusation que l'ancien ministre rejette avec vigueur.
"On raconte que je ne suis plus Ivoirien depuis 1987, une rumeur infondée qu'il faut déconstruire. Quand j'ai travaillé pour sauver Ciprel du délestage, conçu et négocié l'aéroport d'Abidjan, est-ce que je n'étais pas Ivoirien ?", a-t-il lancé, appelant à "respecter l'intelligence collective des Ivoiriens". L'ancien patron de Crédit Suisse s'est dit confiant dans la capacité du peuple à discerner les enjeux et à faire des choix éclairés :"Ce peuple comprend tout, observe tout, et retiendra tout."
Une campagne à distance, mais déterminée
Malgré la distance, Tidjane Thiam multiplie les apparitions médiatiques et les interventions publiques, bien décidé à peser sur le débat politique. Ce discours à Yopougon, retransmis en direct devant une foule mobilisée, s'inscrit dans une stratégie de visibilité assumée.
La Cap-CI, qui rassemble plusieurs partis de l'opposition dont le PDCI, s'est engagée à mener des actions pour réclamer un dialogue politique sincère, la fin des poursuites arbitraires, et des conditions électorales équitables avant le scrutin de 2025. En concluant son intervention, Tidjane Thiam a lancé un appel à la responsabilité collective : "Les Ivoiriens veulent voter, choisir, construire l'avenir de ce pays. Et nous devons les écouter, les respecter, et leur permettre de participer pleinement à la vie démocratique nationale."
Alors que les tensions préélectorales s'intensifient, cette prise de parole marque un tournant : l'ex-banquier devenu figure politique affirme plus que jamais sa détermination à être au coeur de la bataille démocratique ivoirienne.
Prince Beganssou
source : afriksoir.net