Malgré un PIB par habitant bien au-dessus de la moyenne régionale, la Côte d'Ivoire reste marquée par des inégalités profondes, un accès limité à l'éducation et une pauvreté persistante, freinant son développement inclusif.
Avec un PIB par habitant de 2 537 USD en 2023, selon les données du FMI, la Côte d'Ivoire se positionne bien au-dessus de la moyenne régionale de l'Afrique subsaharienne (1 680 USD). Cependant, ce chiffre masque des disparités profondes et des défis majeurs en matière de développement humain et d'inégalités sociales.
Selon le rapport publié en décembre 2024 par le Ministère français de l'Économie, plusieurs indicateurs montrent que la Côte d'Ivoire reste confrontée à des difficultés structurelles qui freinent sa transition vers une croissance inclusive et durable.
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Une croissance économique qui cache des fragilités sociales
En dépit d'un PIB relativement élevé, la Côte d'Ivoire occupe une modeste 166%u1D49 place sur 193 pays au classement de l'Indice de Développement Humain (IDH) établi par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Ce classement reflète les disparités dans des domaines clés tels que la santé, l'éducation et le niveau de vie.
Le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus, atteint 35,3 %, indiquant une répartition encore inégale de la richesse nationale. Cette situation se traduit par une proportion significative de la population - 9,7 % - vivant avec moins de 2,15 USD par jour, un seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale. Bien que ce chiffre soit inférieur à la moyenne régionale de 36,7 %, il demeure préoccupant dans un contexte de croissance économique soutenue.
Éducation et alphabétisation : des progrès encore insuffisants
Le secteur de l'éducation, pilier fondamental du développement, présente des avancées limitées. En moyenne, les Ivoiriens bénéficient de 4,1 années de scolarité, un chiffre inférieur à la moyenne régionale de 4,5 années. Le taux d'alphabétisation des adultes est également inquiétant, atteignant seulement 50 % contre 68 % pour l'Afrique subsaharienne.
Ces chiffres traduisent non seulement un déficit en termes d'accès à l'éducation, mais aussi une qualité insuffisante de l'enseignement, qui freine la capacité du pays à former une main-d'oeuvre qualifiée pour soutenir son développement économique.
L'emploi vulnérable et les bidonvilles : des réalités persistantes
Sur le plan de l'emploi, 71 % des travailleurs ivoiriens occupent des emplois vulnérables, selon les données de 2022. Cette proportion, légèrement inférieure à la moyenne régionale de 75 %, illustre la précarité qui domine le marché du travail.
Par ailleurs, 53 % de la population urbaine vit encore dans des bidonvilles, un chiffre alarmant qui reflète les défis liés à l'urbanisation rapide et au manque d'infrastructures adéquates dans les zones urbaines.
Inclusion financière : un levier sous-exploité
Un des aspects encourageants est le taux d'inclusion financière, qui atteint 50,8 %. Ce chiffre, supérieur à la moyenne régionale (55,1 %), montre que des progrès ont été réalisés grâce à la vulgarisation des services financiers numériques et des plateformes de mobile money.
Des efforts restent cependant indispensables pour intégrer pleinement les populations rurales et marginalisées, et transformer ces avancées numériques en un levier de développement économique solidaire.
En somme, si la Côte d'Ivoire se distingue par son dynamisme économique, les indicateurs sociaux révèlent un chemin encore long à parcourir pour transformer cette croissance en un véritable développement inclusif.
source : linfodrome.com