Le tribunal d'Abidjan a reconnu que l'homme politique avait été élu « illégalement » en décembre 2023. Mais mi-mai, ce dernier avait démissionné pour se faire réélire après avoir renoncé à la nationalité française.
L'opposant ivoirien Tidjane Thiam reste président de son parti, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), après un procès en cours depuis plusieurs mois qui risquait de le destituer, a annoncé le tribunal d'Abidjan, jeudi 22 mai.
Valérie Yapo, une militante dissidente du PDCI %u2013 principal parti d'opposition ivoirien %u2013, contestait en justice les fonctions de président de M. Thiam, estimant qu'il n'était pas ivoirien au moment de son élection, en décembre 2023.
Né en Côte d'Ivoire, M. Thiam a, selon la justice, perdu sa nationalité ivoirienne en acquérant la nationalité française en 1987. Il a ensuite renoncé à la nationalité française en mars, pour retrouver sa citoyenneté ivoirienne.
Jeudi 22 mai, la justice a estimé que M. Thiam avait été élu « illégalement » en décembre 2023 lorsqu'il n'était pas ivoirien, ce qui est contraire aux textes du parti. Mais mi-mai, l'opposant a démissionné afin d'être réélu, cette fois après avoir renoncé à sa nationalité française.
Toujours inéligible à l'élection présidentielle
« J'ai fait démissionner le président (...), c'est que j'avais raison », a déclaré à la presse la militante Valérie Yapo. De leur côté, les avocats du PDCI se sont dits « satisfaits puisque l'objectif était de montrer que le PDCI fonctionne correctement » et qu'il « est bien gouverné », a affirmé l'un d'eux, Rodrigue Dadjé, avant d'ajouter : « Nous n'avons pas besoin de faire appel de cette décision (...), c'est nous qui avons gagné ce procès ».
M. Thiam reste par ailleurs inéligible à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre, toujours en raison d'un problème de nationalité. Néanmoins, l'avocat soutient toujours que M. Thiam n'a jamais perdu sa nationalité ivoirienne. Le président du PDCI fait partie des quatre figures de l'opposition exclues de l'élection présidentielle, une situation régulièrement dénoncée par leurs partis politiques.
L'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara ne s'est toujours pas prononcé sur une éventuelle candidature pour un quatrième mandat.
Le Monde avec AFP
source : lemonde.fr