Alassane Ouattara, président en exercice de la Côte d'Ivoire a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle du 25 octobre. S'il est réélu, cela constituerait son quatrième mandat. Mais son camp soutient que les compteurs ont été remis à zéro lors de la révision constitutionnelle de 2016. Ce serait alors un deuxième mandat dans le nouveau cadre constitutionnel.
Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat à la tête de la Côte d'Ivoire ? Dans les faits, c'est ce qu'a annoncé le favori de l'élection présidentielle du 25 octobre 2025. Au pouvoir depuis 2011, il a été réélu en 2015 et 2020. Ainsi, c'est la quatrième fois que l'homme politique de 83 ans se présente à cette élection.
Or, selon la Constitution ivoirienne de 2016, le nombre de mandats présidentiels est limité. Il est écrit que "le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une seule fois."
Une interprétation constitutionnelle particulière
Cependant, cette même Constitution a été interprétée par le pouvoir en place comme remettant les compteurs à zéro. C'est ce qui a permis à Alassane Ouattara de se présenter en 2020 pour un troisième mandat, en considérant que ses deux premiers mandats (obtenus lors des élections de 2010 et de 2015) ont été effectués sous l'ancienne Constitution.
Selon l'interprétation faite par le camp Ouattara, c'est donc la seconde fois, sous cette nouvelle constitution, que l'actuel président ivoirien est candidat. "Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m'autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet", a déclaré le président Ouattara lors de l'officialisation de sa candidature.
Or, l'annonce de sa candidature avait déjà provoqué un tollé lors des précédentes élections. Le média Afrik.com rappelle que l'élection de Ouattara en 2020 "avait alors été boycottée par l'opposition, qui avait mis en place un éphémère Conseil national de transition." Or, cela avait donné lieu à une importante répression, causant "plus de 80 morts et plusieurs centaines de blessés, des arrestations massives, et une fracture politique profonde."
Une opposition en difficulté
L'annonce d'une nouvelle candidature du président Ouattara provoque une importante indignation de la part de l'opposition. Le président du FPI Pascal Affi N'Guessan estime qu'il s'agit d'un "quatrième mandat aussi illégal que le troisième" et promet une victoire de l'opposition dans les urnes.
Cependant, Alassane Ouattara semble avoir le champ libre pour cette élection, ses principaux rivaux étant hors course. Laurent Gbagbo, figure historique de la gauche et Tidjane Thiam, nouveau président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, sont radiés des listes électorales. S'ils ont tous deux engagé des procédures judiciaires en espérant leur réintégration, l'issue de ces démarches reste incertaine.
source : tv5monde.com