Côte d'Ivoire : le parti de Laurent Gbagbo affirme que six de ses membres ont été « enlevés »

  • publiè le : 2025-08-04 12:43:34
  • tags : d'ivoire - parti - laurent - gbagbo - affirme - membres - enlevés
Côte d'Ivoire : le parti de Laurent Gbagbo affirme que six de ses membres ont été « enlevés »
« Une vague de répression s'abat sur nos cadres et militants », dénonce Sébastien Dano Djédjé, le président exécutif du PPA-CI, à moins de trois mois de l'élection présidentielle.

Le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), la formation de l'ex-président Laurent Gbagbo, a affirmé, dimanche 3 août, que six de ses membres ont été « enlevés et emmenés dans des lieux inconnus », dénonçant « une vague de répression » à moins de trois mois de l'élection présidentielle. Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire avant le scrutin du 25 octobre : des figures de l'opposition - dont Laurent Gbagbo - sont exclues du scrutin par des décisions de justice, et plusieurs militants d'opposition ont été interpellés au cours des dernières semaines.

« Une vague de répression s'abat sur nos cadres et militants », a affirmé Sébastien Dano Djédjé, le président exécutif du PPA-CI, lors d'une conférence de presse, dimanche. Il a cité les noms de six membres du parti - parmi lesquels Pascale Zaholy, la députée suppléante de la commune de Yopougon, dans le district d'Abidjan - qui ont été « enlevés », selon lui, pendant la nuit de samedi à dimanche. Dénonçant des « arrestations arbitraires » et une « intimidation politique » de la part du pouvoir en place, M. Dano Djédjé a réclamé la « libération immédiate » des six militants, tout en constatant « une montée inquiétante des violations des libertés constitutionnelles ».

Le député de Yopougon Michel Gbagbo, fils de Laurent Gbagbo, a de son côté confirmé à l'Agence France-Presse (AFP) que sa suppléante, Pascale Zaholy, avait été « enlevée » à l'aube « par des personnes encagoulées ».

« Ratissage »
Pendant la nuit de vendredi à samedi, à Yopougon, un bus de transport public a été incendié, une voiture de police, dégradée, et ses occupants « molestés par une horde d'individus » armés « de machettes, de gourdins, d'armes à feu et de cocktails incendiaires », a affirmé le procureur Oumar Koné Braman dans un communiqué, samedi. Il a fait savoir que deux personnes avaient été immédiatement interpellées sur place et qu'un « ratissage avait conduit à l'interpellation de plusieurs autres, qui étaient entendues », sans préciser leur identité.

Le ministre de l'intérieur, Diomandé Vagondo, a déclaré dimanche soir à la télévision ivoirienne que 11 personnes avaient été interpellées à la suite de ces « moments de violence grave ». « Dans notre pays, aucune interpellation ne se fait de façon arbitraire », a ajouté M. Vagondo. Le PPA-CI a condamné dimanche ces violences et nié toute implication de ses militants.

En juin, des responsables de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal parti d'opposition) avaient été interpellés pour trouble à l'ordre public, selon leur avocat. A la fin de juin, Gala Kolebi, sociologue et militant chargé de la communication au PPA-CI, avait été condamné à dix-huit mois de prison pour « diffusion de fausses nouvelles ».

Outre Laurent Gbagbo, d'autres leaders d'opposition, comme le président du PDCI, Tidjane Thiam, ou l'ex-premier ministre en exil Guillaume Soro, ont été radiés de la liste électorale par des décisions de justice et ne devraient pas pouvoir concourir le 25 octobre. Mardi, le président, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a annoncé son intention d'être candidat à un quatrième mandat.

Le Monde avec AFP
source : lemonde.fr

A voir egalement

Publicité
Publicité